Le désert de Gobi
C’est l’un des déserts les plus grands au monde, avec une superficie de 1 300 000 km², soit environ 2 fois la surface de la France. Le Gobi est un désert froid qui s’étend sur le tiers Sud de la Mongolie et la partie Nord de la Chine.
Contrairement aux clichés que l’on peut avoir du désert, le Gobi ne se résume pas qu’à un horizon de dunes de sable. En effet, on ne recense pas moins de 11 écosystèmes à travers le Gobi. Mais malgré l’aridité, l’homme, la faune et la flore ont réussi à s’implanter dans ce territoire hostile où les températures varient de -40 à +40°C d’hiver à été.
Le Gobi est une expérience formidable à vire où l’on devient complètement inconscient des distances tellement l’espace prend toute sa signification dans de tels décors.
On se retrouve en permanence au cœur de vastes étendues sans aucun point de repère, si ce n’est parfois quelques chaînes de montagnes au loin. Le vertige est alors palpable, un vertige horizontal. Sans arbres ni autres éléments remarquables pour donner une échelle aux perspectives qui se profilent, on se retrouve totalement abasourdi.
Ici l’espace règne, on se sent presque en dehors du temps, car ici il n’a presque pas de signification. Ici le désert règne, l’homme n’est qu’un grain de sable dans cet océan minéral.
La diversité environnementale du Gobi est insoupçonnée. On passe ainsi de vastes étendus désolées à d’immenses plaines ponctuées de touffes de végétation qui font le bonheur des chameaux.
Les impressionnantes chaînes de montagnes qui lézardent le Gobi renferment parfois des canyons prenant l’aspect de véritable oasis. C’est le cas de la vallée de Yolyn Am, nommée également la vallée des aigles, située à l’Ouest de Dalandzadgad.
Là soudainement la vie resurgit dans un décor luxuriant, où la faune et la flore s’en donne à cœur joie.
Parmi les innombrables marmottes des steppes qui jalonnent le canyon, on pourra y croiser de nombreux petits volatils, et au-dessus des falaises, glissant à travers le sillon du canyon les aigles guettent leur proie.
La pelouse grasse et verdoyante est parsemée de marguerites et d’autres tapis floraux.
De-ci de-là apparaissent des arbres fruitiers qui nous laissent peine à croire que nous nous trouvons bien au cœur du désert de Gobi.
Les dunes de sables constituent une infime partie du Gobi. En fait, seules quelques langues de sables sont comptabilisées, dont la plus emblématique est celle de Khongor.
Posée aux pieds d’une intimidante chaîne de montagne sombre, les dunes de sables constituent un spectacle époustouflant. Les contrastes entre le sable clair et la roche sombre est saisissant, contraste d’autant plus amplifié lorsque l’on peut admirer la scène aux pieds des dunes où d’étonnantes zones humides et verdoyantes d’étalent.
L’association verdure – sable paraît très difficile à assimiler, mais dans le désert de Gobi tout est possible, même les mirages !
Le Gobi est un désert fondé sur des contrastes hors-mesures, ici rien n’est commun, tout n’est qu’expression artistique formidable de la nature.
De nombreux chemins et routes mènent aux dunes de sable, faisant tous l’affaire d’un pilotage hors-norme. Certains passage à travers la chaîne de Gurvan sont extraordinaires et valent vraiment le détour.
Mais traverser le Gobi ne se fait pas sans affronter les rigueurs climatiques où les orages qui éclatent souvent avec grand fracas parviennent à paralyser les pistes. Avoir un bon conducteur est alors une chance, mais pas n’importe lequel : un pilote mongol capable de piloter à l’aveuglette !
Le Gobi demeure également un grand gisement de fossiles de dinosaures. Une étape s’impose à Bulgan où l’on y a fait les découvertes les plus importantes. L’endroit est spectaculaire avec un paysage tourmenté composé de reliefs en sable sculptés par les éléments.
Au gré des pistes on traverse quelques villages ou groupement de nomades ça-et-là. Des villages comme Mandalgobi, Bulgan ou Dalandzadgad ont vraiment quelque chose de particulier. Posés au milieu du désert ils font office de champignon gisant spontanément.
La vie est bien présente dans ces maisons en fustes de bois et dans ces ruelles délimitées par les palissades de bois verticales.
Comme dans tout le pays les principaux regroupements de population ont souvent lieu autour d’un billard, devenu un des loisirs nationaux.
Parfois on peut croiser quelques abris semblant désertés. Il s’agit en fait d’abris à bestiaux d’hiver où les nomades ont pour habitude de se positionner durant cette période en laissant les plus petits et les plus faibles du troupeaux y trouver refuge.
En plein été ces baraquements font souvent l’effet d’un mirage…
Le Gobi n’est rien sans le vaisseau du désert qu’est le chameau. On le retrouve partout en troupeaux ou en couples. C’est l’icône du désert qui fournit l’ensemble des services aux nomades : laine, alimentation et transport.
Traversant le désert à bord de nos Fourgon russes, on se sent bien loin du temps de Gengis Khan, mais pourtant nous restons à bord des vaisseaux des XX et XXIème siècles.
On ne peut quitter le Gobi sans réaliser à quel point un désert peu sembler aussi fascinant. Faire l’expérience du Gobi c’est aussi observer l’espace et le temps sous un autre aspect, car ici ils ont une tout autre signification, proche de l’abstraction.
Traverser le Gobi c’est aussi croiser les nomades qui y vivent et se rendre compte que le confort est bien subjectif, mais que les liens humains sont véritables dans ces contrées arides.